mardi 7 mai 2019

Questions sur Bone

 Justifiez vos réponses.
1) Quels sont à votre avis les meilleurs passages du livre?
2) Quelles sont ses faiblesses?
3) Ce livre possède-t-il tout ce que vous attendez d'un grand roman?
4) A-t-il des points communs avec les autres romans lus pour le cours?

mercredi 17 avril 2019

Plan détaillé commentaire

Plan détaillé commentaire Zola
Mettre les principales idées et les procédés pour chaque axe

  1. la perception de la foule :
    - Percevoir = par les sens (vue, ouïe), par la pensée (impression positive ou négative)
    - mots désignant la foule : « bande » indique le nombre et l'unité « milliers » « bataillon » connotation militaire
    - scène avec éléments descriptifs : perception d'une foule en marche c-a-d une action continue détaillée donc une scène + indications descriptives
    - cadre spatio-temporel : nuit (« masses noires ») route (« coude du chemin »)
    - point de vue perceptif : qui perçoit ? Narrateur et/perso ? Point de vue fixe
    - métaphore ? Comparant = tempête /comparé = foule pts communs puissance et bruit
    « torrent » comparé foule puissance, mouvement, compacité, « flots » comparé foule
    « rugissement » comparé voix de la foule pts communs puissance et volume sonore


  1. Registres
    - registre épique la foule perso collectif action héroïque – le héros est prêt à se sacrifier pour une cause, il a de la puissance (faire des les citations qui le montrent)
    - les termes évaluatifs mélioratifs tels que « grandiose » montrent l'admiration du narrateur
    - hyperboles qui grandissent la foule et le chant
    - registre fantastique : aspect surnaturel dans le texte
    – comparaisons « bouches géantes » (fantastique) comparé bouches de la foule « peuple invisible » comparé : échos des voix
    - personnification de la nature
    - présence d'un « peuple invisible (…) acclamant les insurgés » dans la campagne
    - la nuit contribue à rendre à l'atmosphère fantastique : il y a « de mystérieux reflets d'étain fondu » et des « trous de ténèbres »

lundi 15 avril 2019

Questions sur Bone

1) Quel est le problème de Chappie au début de l'histoire ?
2) Quel est l'événement déclencheur ?
3) Quelle action est répétée par différents personnages dans chaque chapitre jusqu'au huitième inclus ?
4) Quel est le triste secret de Chappie ?
5) Porter des piercings, une crête, se tatouer, fumer de l'herbe, voler et aider une petite fille, pourquoi Chappie fait-il tout cela?
6) Quel est le but de Chappie en général ?
7) Y a-t-il des points communs entre Chappie et les jumeaux du Grand cahier

lundi 8 avril 2019

Poème à commenter



Ma Bohême

 

Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.
– Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !


Arthur Rimbaud, Cahier de Douai (1870)

Deux incipits

Comparez ces deux incipits de roman (procédés, niveau de langue, contenus narratifs) :


Si vous voulez vraiment que j'en parle, la première chose que vous voudrez sans doute savoir, c’est où je suis né, et quel genre d'enfance pourrie j'ai eu, et ce que faisaient mes parents avant de m’avoir, et toutes ces conneries à la David Copperfield, mais j’ai pas envie de rentrer là-dedans, si vous voulez savoir la vérité. D'abord, ce genre de truc m'embête et deuxièmement, mes parents auraient chacun environ deux attaques, si je racontais des trucs plutôt personnels sur eux. Ils sont assez susceptibles à propos de ce genre de choses, spécialement mon père. Ils sont sympa et tout – je dis pas le contraire – mais ils sont aussi terriblement susceptibles. D'ailleurs, je ne vais pas vous faire ma putain d'autobiographie en entier. Je vais juste vous raconter ce truc de dingue qui m’est arrivé vers le dernier Noël juste avant que je sois pas mal déglingué et que je sois obligé de venir ici me remettre. Je veux dire, c'est tout ce que j'ai dit à D.B. et il est mon frère et tout. Il est à Hollywood. C’est pas trop loin de cette foutue baraque et il vient me voir pratiquement chaque week-end. Il va me ramener à la maison quand je rentrerai chez moi, le mois prochain peut-être. Il vient de se payer une Jaguar. Une de ces petites merveilles anglaises qui font environ du trois cents à l’heure. Ça lui a coûté pas loin de quarante mille balles. Il est plein aux as à présent. C'était pas comme ça avant. Avant, il était juste un écrivain normal quand il était à la maison. Il a écrit ce super livre de nouvelles, Le Secret du poisson rouge, au cas où vous n'auriez jamais entendu parler de lui. La meilleure dedans, c’était "Le Secret du poisson rouge". C'était à propos d’un petit gosse qui voulait laisser personne regarder son poisson rouge parce qu’il l’avait acheté avec ses propres sous. Ça m’a tué. Maintenant il est à Hollywood, D.B., à se prostituer. S’il y a une chose dont j’ai horreur c’est les films. Ne m’en parlez jamais. 

Salinger, L'Attrape-coeurs, 1951.


Vous allez sans doute croire que j’invente pour avoir l’air mieux que je suis en réalité ou plus malin ou pour me vanter d’avoir de la chance, mais c’est faux. En plus, bien des choses qui me sont arrivées jusqu’ici dans la vie – je vais en parler sous peu – me feraient plutôt passer pour quelqu’un de mauvais ou de carrément bête ou pour une victime de circonstances tragiques. Ça ne prouve pas, je m’en rends bien compte, que je sois en train de dire la vérité. Mais si je voulais me faire passer pour meilleur que je suis ou pour plus intelligent ou me donner l’air d’être en quelque sorte le maître de ma destinée, je le pourrais. Seulement, la vérité est plus intéressante que tout ce que je suis capable d’inventer et c’est d’abord pour ça que je m’y tiens.

Quoi qu’il en soit, mon existence est devenue intéressante, disons, l’été de mes quatorze ans. J’étais à fond dans la fumette et comme j’avais pas d’argent pour m’acheter de l’herbe je me suis mis à fouiner tout le temps dans la maison pour dénicher des trucs à vendre – mais il n’y avait pas grand-chose. Ma mère, qui était encore un peu comme ma meilleure amie, et Ken mon beau-père avaient une maison assez convenable que ma mère avait obtenue de mon vrai père il y a une dizaine d’années au moment de leur divorce. À l’écouter, ce n’est pas une maison qu’elle a reçue mais des traites à payer, et de mon père elle ne dit pratiquement rien – c’est ma grand-mère qui se charge d’en parler. Ma mère et Ken avaient des boulots minables et ne possédaient rien à voler, du moins rien dont ils n’auraient aussitôt remarqué la disparition. Ken faisait de l’entretien à la base aérienne, c’est-à-dire en réalité du nettoyage, mais il se disait technicien des services du bâtiment. Quant à ma mère, elle était aide-comptable à l’hôpital, ce qui est également un boulot nul où on fait que regarder un écran d’ordinateur toute la journée en tapant sur des touches pour y mettre des chiffres.

Russell Banks, Sous le règne de Bone, 1995. 

mercredi 20 mars 2019

Texte à commenter

Texte C : Emile Zola, La Fortune des Rougon, I, (1871).

 [Le coup d’État du 2 décembre 1851, organisé par Louis-Napoléon Bonaparte, a suscité en Provence des insurrections républicaines, notamment dans le département du Var. C’est cette révolte que décrit Zola au début de La Fortune des Rougon.]

   La bande descendait avec un élan superbe, irrésistible. Rien de plus terriblement grandiose que l’irruption de ces quelques milliers d’hommes dans la paix morte et glacée de l’horizon. La route, devenue torrent, roulait des flots vivants qui semblaient ne pas devoir s’épuiser ; toujours, au coude du chemin, se montraient de nouvelles masses noires, dont les chants enflaient de plus en plus la grande voix de cette tempête humaine. Quand les derniers bataillons apparurent, il y eut un éclat assourdissant. La Marseillaise emplit le ciel, comme soufflée par des bouches géantes dans de monstrueuses trompettes qui la jetaient, vibrante, avec des sécheresses de cuivre, à tous les coins de la vallée. Et la campagne endormie s’éveilla en sursaut ; elle frissonna tout entière, ainsi qu’un tambour que frappent les baguettes ; elle retentit jusqu’aux entrailles, répétant par tous ses échos les notes ardentes du chant national. Alors ce ne fut plus seulement la bande qui chanta ; des bouts de l’horizon, des rochers lointains, des pièces de terre labourées, des prairies, des bouquets d’arbres, des moindres broussailles, semblèrent sortir des voix humaines ; le large amphithéâtre qui monte de la rivière à Plassans, la cascade gigantesque sur laquelle coulaient les bleuâtres clartés de la lune, étaient comme couverts par un peuple invisible et innombrable acclamant les insurgés ; et, au fond des creux de la Viorne1, le long des eaux rayées de mystérieux reflets d’étain fondu, il n’y avait pas un trou de ténèbres où des hommes cachés ne parussent reprendre chaque refrain avec une colère plus haute. La campagne, dans l’ébranlement de l’air et du sol, criait vengeance et liberté. Tant que la petite armée descendit la côte, le rugissement populaire roula ainsi par ondes sonores traversées de brusques éclats, secouant jusqu’aux pierres du chemin.

1. Rivière qui coule près de la ville de Plassans.

Axes :
1) Comment est perçue la foule révolutionnaire ?
2) Comment l'auteur donne-t-il une tonalité à la fois fantastique et épique à cette scène ?

Questions préparatoires :

1) Quels sont les temps ? Pourquoi ?
2) Ce passage est-il une scène ou une description ?
3) Quels sont les mots qui permettent de définir le cadre spatial ? Et le cadre temporel ?
4) Trouvez des personnifications. Expliquez-les. (Qu'est-ce qui est personnifié ? Quel est le mot qui personnifie ? Pourquoi cette personnification?)
5) Trouvez des métaphores. Expliquez-les.
6) Trouvez des comparaisons. Expliquez-les.
7) Trouvez des hyperboles. Expliquez-les.
8) Quels sont les registres (tonalités) ? Justifiez.
9) Le regard sur la foule est-il fixe ou non ? Le cadre est-il fixe ou non ?

lundi 18 mars 2019

Questions sur Bone

1) Que fait Chappie des pièces qu'il vole ?
2) A quelle condition les bikers acceptent-ils de loger Chappie ? 
3) Pourquoi Chappie tire-t-il à la carabine sur le lit de sa mère et de son beau-père ?
4) Pourquoi Chappie vole-t-il une chemise de nuit en soie verte ?
5) Pourquoi Buster donne-t-il vingt dollars à Chappie ? 
6) Où Chappie dort-il quand il ne peut plus loger chez les bikers ? 
7) Qui est Bruce ? Dans quel chapitre se trouve son portrait ?
8) Pourquoi la patronne du vidéo-club renvoie-t-elle Russ ? 
9) Comment les bikers volent-ils des télés, des ordinateurs et des magnétoscopes ? 
10) Pourquoi Chappie se sent-il coupable après avoir répondu à Bruce à propos des magnétoscopes disparus ? 

vendredi 15 mars 2019

Plan d'un axe du commentaire de Dumas

Comment l'auteur rend-il inquiétant le personnage de Milady ?

1) Expliquer ce qui est inquiétant en général chez une personne : les actes, les pensées et les projets, les sentiments, il faut aussi que la personne ait un pouvoir. Sinon elle n'inquiétera pas.

2) Les actes de Milady : paratexte : procédé de fiction : rôle de Milady dans l'intrigue romanesque

3) Les pensées et les projets : 
a) les projets : vengeance donc évasion
b) autres pensées : examen de soi

4) Les sentiments :
a) haine et colère
b) satisfaction

5) Le pouvoir :
a) détermination
b) séduction et beauté

lundi 18 février 2019

Incipits de L'Attrape-coeurs et de Sous le règne de Bone

If you really want to hear about it, the first thing you’ll probably want to know is where I was born, and what my lousy childhood was like, and how my parents were occupied and all before they had me, and all that David Copperfield kind of crap, but I don’t feel like going into it, if you want to know the truth. In the first place, that stuff bores me, and in the second place, my parents would have two hemorrhages apiece if I told anything pretty personal about them. They’re quite touchy about anything like that, especially my father. They’re nice and all - I’m not saying that - but they’re also touchy as hell. Besides, I’m not going to tell you my whole goddam autobiography or anything. I’ll just tell you about this madman stuff that happened to me last Christmas just before I got pretty run-down and had to come out and take it easy. I mean that’s all I told D.B. about, and he’s my brother and all. He’s in Hollywood. That isn’t too far from this crumby place, and he comes over and visits me practically every week end. He’s going to drive me home when I go home next month maybe. He just got a Jaguar. One of those little English jobs that can do around two hundred miles an hour. It cost him damn near four thousand bucks. He’s got a lot of dough, now. He didn’t use to. He used to be just a regular writer, when he was home. He wrote this terrific book of short stories, The Secret Goldfish, in case you never heard of him. The best one in it was "The Secret Goldfish." It was about this little kid that wouldn’t let anybody look at his goldfish because he’d bought it with his own money. It killed me. Now he’s out in Hollywood, D.B., being a prostitute. If there’s one thing I hate, it’s the movies. Don’t even mention them to me.

Salinger, The Catcher in the rye, 1951.

You’ll probably think I’m making a lot of this up just to make me sound better than I really am or smarter or even luckier but I’m not. Besides, a lot of the things that’ve happened to me in my life so far which I’ll get to pretty soon’ll make me sound evil or just plain dumb or the tragic victim of circumstances. Which I know doesn’t exactly prove I’m telling the truth but if I wanted to make myself look better than I am or smarter or the master of my own fate so to speak I could. The fact is the truth is more interesting than anything I could make up and that’s why I’m telling it in the first place.

Anyhow my life got interesting you might say the summer I turned fourteen and was heavy into weed but I didn’t have any money to buy it with so I started looking around the house all the time for things I could sell but there wasn’t much. My mother who was still like my best friend then and my stepfather Ken had this decent house that my mother’d got in the divorce from my real father about ten years ago and about that she just says she got a mortgage not a house and about him she doesn’t say much at all although my grandmother does. My mom and Ken both had these cheesy jobs and didn’t own anything you could rob at least not without them noticing right away it was gone. Ken worked as a maintenance man out at the airbase which is like being a janitor only he said he was a building services technician and my mom was a bookkeeper at the clinic which is also a nothing job looking at a computer screen all day and punching numbers into it.

Russell Banks, The Rule of Bone, 1995.

Commentaire du texte de Le Clézio (premier axe)


Première partie du développement d’un commentaire du texte tiré de Désert de Le Clézio :


Comment la description de la vieille ville et de ses caractéristiques se met-elle en place dans ce passage ? Trois procédés nous semblent impliqués dans cette mise en place : la scène, le point de vue subjectif et la gradation négative. Tout d’abord, on remarque que ce passage n’est pas une pure description de la ville. Les éléments descriptifs sont introduits peu à peu au fil d’une scène. En effet, le narrateur nous raconte, au présent, une action unique et continue, la traversée d’une partie de la ville par Lalla. Les nombreux verbes d’action dont le sujet est Lalla (« continue à marcher », « Lalla avance », « elle tourne », « elle s’en va vite ») nous l’indiquent. Les premiers éléments descriptifs apparaissent à partir de la troisième phrase. Une première partie de la description se met ainsi en place dans les phrases suivantes jusqu’au monologue intérieur « Où aller ? ». Puis d’autres éléments apparaissent après des verbes d’action et des expressions qui désignent les sentiments. Dans cette suite de la description, on remarque une toponymie (« rue des Pistoles », « traverse de la Charité ») qui situe avec une précision réaliste la progression de l’héroïne. Les notations descriptives sont donc dispersées dans cette scène. D’autre part, on constate que le narrateur ne décrit que ce voit Lalla. Le récit adopte donc un point de vue subjectif. En effet, ce qui apparaît ce sont d’abord les « fenêtres au ras du sol » puis « les volets (…) tirés » et les « recoins pourris au bas des murs ». On suit donc le regard de Lalla qui se déplace le long des rues qu’elle parcourt. Plus loin dans le texte et dans la ville, le narrateur mentionne « l’étrange dôme rose » que Lalla aperçoit « à travers le portail de pierre grise ». La description progresse donc dans l’espace avec le regard de l’héroïne. Il s’agit d’une description en mouvement. Enfin, on note que les éléments descriptifs prennent au fur et à mesure une connotation négative qui va crescendo. Les premiers éléments descriptifs sont plutôt neutres : « il n’y a personne dans les rues à cette heure-là ». Puis on rencontre des figures de style qui noircissent le tableau. On pourrait parler d’une gradation négative de la description. Cela est dû, là aussi, au point de vue subjectif. Les sentiments de Lalla font apparaître deux champs lexicaux, celui de la mort et celui de la prison. On remarque en effet une métaphore, « haleine de mort », qui désigne le souffle froid des soupiraux. On trouve également le mot « tombeau » dans une comparaison à propos du « dôme rose ». Par ailleurs, la description insiste sur l’aspect des fenêtres qui sont « fermées par des grillages », « noires », « garnies de barreaux ». Le mot « barreau » est même répété deux fois et l’on trouve cinq occurrences du mot « fenêtres ». Cette insistance permet de donner à la ville un aspect de plus en plus sombre, à la fois funèbre et carcéral. En somme, nous avons ici affaire à une description en mouvement faite d’un point de vue subjectif selon une gradation négative qui rend la ville de plus en plus inquiétante.