Justifiez vos réponses.
1) Quels sont à votre avis les meilleurs passages du livre?
2) Quelles sont ses faiblesses?
3) Ce livre possède-t-il tout ce que vous attendez d'un grand roman?
4) A-t-il des points communs avec les autres romans lus pour le cours?
touche avec les mots
mardi 7 mai 2019
lundi 6 mai 2019
mercredi 17 avril 2019
Plan détaillé commentaire
Plan détaillé commentaire Zola
Mettre les principales idées et les
procédés pour chaque axe
- la perception de la foule :- Percevoir = par les sens (vue, ouïe), par la pensée (impression positive ou négative)- mots désignant la foule : « bande » indique le nombre et l'unité « milliers » « bataillon » connotation militaire- scène avec éléments descriptifs : perception d'une foule en marche c-a-d une action continue détaillée donc une scène + indications descriptives- cadre spatio-temporel : nuit (« masses noires ») route (« coude du chemin »)- point de vue perceptif : qui perçoit ? Narrateur et/perso ? Point de vue fixe- métaphore ? Comparant = tempête /comparé = foule pts communs puissance et bruit« torrent » comparé foule puissance, mouvement, compacité, « flots » comparé foule« rugissement » comparé voix de la foule pts communs puissance et volume sonore
- Registres- registre épique la foule perso collectif action héroïque – le héros est prêt à se sacrifier pour une cause, il a de la puissance (faire des les citations qui le montrent)- les termes évaluatifs mélioratifs tels que « grandiose » montrent l'admiration du narrateur- hyperboles qui grandissent la foule et le chant- registre fantastique : aspect surnaturel dans le texte– comparaisons « bouches géantes » (fantastique) comparé bouches de la foule « peuple invisible » comparé : échos des voix- personnification de la nature- présence d'un « peuple invisible (…) acclamant les insurgés » dans la campagne- la nuit contribue à rendre à l'atmosphère fantastique : il y a « de mystérieux reflets d'étain fondu » et des « trous de ténèbres »
lundi 15 avril 2019
Questions sur Bone
1) Quel est le problème de Chappie au début de l'histoire ?
2) Quel est l'événement déclencheur ?
3) Quelle action est répétée par différents personnages dans chaque chapitre jusqu'au huitième inclus ?
4) Quel est le triste secret de Chappie ?
5) Porter des piercings, une crête, se tatouer, fumer de l'herbe, voler et aider une petite fille, pourquoi Chappie fait-il tout cela?
6) Quel est le but de Chappie en général ?
7) Y a-t-il des points communs entre Chappie et les jumeaux du Grand cahier ?
2) Quel est l'événement déclencheur ?
3) Quelle action est répétée par différents personnages dans chaque chapitre jusqu'au huitième inclus ?
4) Quel est le triste secret de Chappie ?
5) Porter des piercings, une crête, se tatouer, fumer de l'herbe, voler et aider une petite fille, pourquoi Chappie fait-il tout cela?
6) Quel est le but de Chappie en général ?
7) Y a-t-il des points communs entre Chappie et les jumeaux du Grand cahier ?
lundi 8 avril 2019
Poème à commenter
Ma Bohême
Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
– Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !
Arthur Rimbaud, Cahier de Douai (1870)
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
– Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
– Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !
Arthur Rimbaud, Cahier de Douai (1870)
Deux incipits
Comparez ces deux incipits de roman (procédés, niveau de langue, contenus narratifs) :
Si vous voulez vraiment que j'en parle, la première chose que vous voudrez sans doute savoir, c’est où je suis né,
et quel genre d'enfance pourrie j'ai eu, et ce que faisaient
mes parents avant de m’avoir, et toutes ces conneries à la David
Copperfield, mais j’ai pas envie de rentrer là-dedans, si vous voulez savoir la vérité. D'abord, ce genre
de truc m'embête et deuxièmement, mes parents auraient chacun environ
deux attaques, si je racontais des trucs plutôt personnels sur eux. Ils sont assez susceptibles à propos de ce genre de choses,
spécialement mon père. Ils sont sympa et tout – je dis pas le contraire – mais ils sont aussi terriblement susceptibles. D'ailleurs, je ne
vais pas vous faire ma putain d'autobiographie en entier. Je vais juste vous
raconter ce truc de dingue qui m’est arrivé vers le dernier Noël
juste avant que je sois pas mal déglingué et que je sois obligé de venir ici me
remettre. Je veux dire, c'est tout ce que j'ai dit à D.B. et il est mon frère et
tout. Il est à Hollywood. C’est pas trop loin de cette foutue baraque et
il vient me voir pratiquement chaque week-end. Il va me
ramener à la maison quand je rentrerai chez moi, le mois prochain peut-être. Il vient de se payer une Jaguar. Une de ces petites merveilles anglaises
qui font environ du trois cents à l’heure. Ça lui a coûté pas loin
de quarante mille balles. Il est plein aux as à présent. C'était pas comme ça avant. Avant,
il était juste un écrivain normal quand il était à la maison. Il a écrit
ce super livre de nouvelles, Le Secret du poisson rouge, au cas où vous n'auriez jamais entendu parler de lui. La meilleure dedans, c’était "Le Secret du poisson rouge". C'était à propos d’un petit gosse qui voulait laisser personne
regarder son poisson rouge parce qu’il l’avait acheté avec
ses propres sous. Ça m’a tué. Maintenant il est à Hollywood, D.B., à se
prostituer. S’il y a une chose dont j’ai horreur c’est les films. Ne m’en parlez jamais.
Salinger, L'Attrape-coeurs, 1951.
Vous allez sans doute croire que j’invente pour
avoir l’air mieux que je suis en réalité ou plus malin ou pour me vanter
d’avoir de la chance, mais c’est faux. En plus, bien des choses qui me
sont arrivées jusqu’ici dans la vie – je vais en parler sous peu – me
feraient plutôt passer pour quelqu’un de mauvais ou de carrément bête ou
pour une victime de circonstances tragiques. Ça ne prouve pas, je m’en
rends bien compte, que je sois en train de dire la vérité. Mais si je
voulais me faire passer pour meilleur que je suis ou pour plus
intelligent ou me donner l’air d’être en quelque sorte le maître de ma
destinée, je le pourrais. Seulement, la vérité est plus intéressante que
tout ce que je suis capable d’inventer et c’est d’abord pour ça que je
m’y tiens.
Quoi qu’il en soit, mon existence est devenue
intéressante, disons, l’été de mes quatorze ans. J’étais à fond dans la
fumette et comme j’avais pas d’argent pour m’acheter de l’herbe je me
suis mis à fouiner tout le temps dans la maison pour dénicher des trucs à
vendre – mais il n’y avait pas grand-chose. Ma mère, qui était encore
un peu comme ma meilleure amie, et Ken mon beau-père avaient une maison
assez convenable que ma mère avait obtenue de mon vrai père il y a une
dizaine d’années au moment de leur divorce. À l’écouter, ce n’est pas
une maison qu’elle a reçue mais des traites à payer, et de mon père elle
ne dit pratiquement rien – c’est ma grand-mère qui se charge d’en
parler. Ma mère et Ken avaient des boulots minables et ne possédaient
rien à voler, du moins rien dont ils n’auraient aussitôt remarqué la
disparition. Ken faisait de l’entretien à la base aérienne, c’est-à-dire
en réalité du nettoyage, mais il se disait technicien des services du
bâtiment. Quant à ma mère, elle était aide-comptable à l’hôpital, ce qui
est également un boulot nul où on fait que regarder un écran
d’ordinateur toute la journée en tapant sur des touches pour y mettre
des chiffres.
Russell Banks, Sous le règne de Bone, 1995.
mercredi 20 mars 2019
Texte à commenter
Texte C : Emile Zola, La Fortune des Rougon, I, (1871).
[Le
coup d’État du 2 décembre 1851, organisé par Louis-Napoléon Bonaparte,
a suscité en Provence des insurrections républicaines, notamment dans
le département du Var. C’est cette révolte que décrit Zola au début de
La Fortune des Rougon.]
La bande descendait avec un élan superbe, irrésistible. Rien de plus
terriblement grandiose que l’irruption de ces quelques milliers
d’hommes dans la paix morte et glacée de l’horizon. La route, devenue
torrent, roulait des flots vivants qui semblaient ne pas devoir
s’épuiser ; toujours, au coude du chemin, se montraient de nouvelles
masses noires, dont les chants enflaient de plus en plus la grande voix
de cette tempête humaine. Quand les derniers
bataillons apparurent, il y eut un éclat assourdissant.
La Marseillaise
emplit le ciel, comme soufflée par des bouches géantes dans de
monstrueuses trompettes qui la jetaient, vibrante, avec des sécheresses
de cuivre, à tous les coins de la vallée. Et la campagne endormie
s’éveilla en sursaut ; elle frissonna tout entière, ainsi qu’un tambour
que frappent les baguettes ; elle retentit jusqu’aux entrailles,
répétant par tous ses échos les notes ardentes
du chant national. Alors ce ne fut plus seulement la bande qui chanta ;
des bouts de l’horizon, des rochers lointains, des pièces de terre
labourées, des prairies, des bouquets d’arbres, des moindres
broussailles, semblèrent sortir des voix humaines ; le large
amphithéâtre qui monte de la rivière à Plassans, la cascade gigantesque
sur laquelle coulaient les bleuâtres clartés de la lune, étaient comme
couverts par un peuple invisible et
innombrable acclamant les insurgés ; et, au fond des creux de la Viorne1,
le long des eaux rayées de mystérieux reflets d’étain fondu, il n’y
avait pas un trou de ténèbres où des hommes cachés ne parussent
reprendre chaque refrain avec une colère plus haute. La campagne, dans
l’ébranlement de l’air et du sol, criait vengeance et liberté. Tant que
la petite armée descendit la côte, le rugissement populaire roula ainsi
par ondes sonores
traversées de brusques éclats, secouant jusqu’aux pierres du chemin.
1. Rivière qui coule près de la ville de Plassans.
Axes :
1) Comment est perçue la foule révolutionnaire ?
2) Comment l'auteur donne-t-il une tonalité à la fois fantastique et épique à cette scène ?
Questions
préparatoires :
1)
Quels sont les temps ? Pourquoi ?
2)
Ce passage est-il une scène ou une description ?
3)
Quels sont les mots qui permettent de définir le cadre spatial ?
Et le cadre temporel ?
4)
Trouvez des personnifications. Expliquez-les. (Qu'est-ce qui est
personnifié ? Quel est le mot qui personnifie ? Pourquoi
cette personnification?)
5)
Trouvez des métaphores. Expliquez-les.
6)
Trouvez des comparaisons. Expliquez-les.
7)
Trouvez des hyperboles. Expliquez-les.
8)
Quels sont les registres (tonalités) ? Justifiez.
9)
Le regard sur la foule est-il fixe ou non ? Le cadre est-il fixe
ou non ?
lundi 18 mars 2019
Questions sur Bone
1) Que fait Chappie des pièces qu'il vole ?
2) A quelle condition les bikers acceptent-ils de loger Chappie ?
3) Pourquoi Chappie tire-t-il à la carabine sur le lit de sa mère et de son beau-père ?
4) Pourquoi Chappie vole-t-il une chemise de nuit en soie verte ?
5) Pourquoi Buster donne-t-il vingt dollars à Chappie ?
6) Où Chappie dort-il quand il ne peut plus loger chez les bikers ?
7) Qui est Bruce ? Dans quel chapitre se trouve son portrait ?
8) Pourquoi la patronne du vidéo-club renvoie-t-elle Russ ?
9) Comment les bikers volent-ils des télés, des ordinateurs et des magnétoscopes ?
10) Pourquoi Chappie se sent-il coupable après avoir répondu à Bruce à propos des magnétoscopes disparus ?
2) A quelle condition les bikers acceptent-ils de loger Chappie ?
3) Pourquoi Chappie tire-t-il à la carabine sur le lit de sa mère et de son beau-père ?
4) Pourquoi Chappie vole-t-il une chemise de nuit en soie verte ?
5) Pourquoi Buster donne-t-il vingt dollars à Chappie ?
6) Où Chappie dort-il quand il ne peut plus loger chez les bikers ?
7) Qui est Bruce ? Dans quel chapitre se trouve son portrait ?
8) Pourquoi la patronne du vidéo-club renvoie-t-elle Russ ?
9) Comment les bikers volent-ils des télés, des ordinateurs et des magnétoscopes ?
10) Pourquoi Chappie se sent-il coupable après avoir répondu à Bruce à propos des magnétoscopes disparus ?
vendredi 15 mars 2019
Plan d'un axe du commentaire de Dumas
Comment l'auteur rend-il inquiétant le personnage de Milady ?
1) Expliquer ce qui est inquiétant en général chez une personne : les actes, les pensées et les projets, les sentiments, il faut aussi que la personne ait un pouvoir. Sinon elle n'inquiétera pas.
2) Les actes de Milady : paratexte : procédé de fiction : rôle de Milady dans l'intrigue romanesque
3) Les pensées et les projets :
a) les projets : vengeance donc évasion
b) autres pensées : examen de soi
4) Les sentiments :
a) haine et colère
b) satisfaction
5) Le pouvoir :
a) détermination
b) séduction et beauté
1) Expliquer ce qui est inquiétant en général chez une personne : les actes, les pensées et les projets, les sentiments, il faut aussi que la personne ait un pouvoir. Sinon elle n'inquiétera pas.
2) Les actes de Milady : paratexte : procédé de fiction : rôle de Milady dans l'intrigue romanesque
3) Les pensées et les projets :
a) les projets : vengeance donc évasion
b) autres pensées : examen de soi
4) Les sentiments :
a) haine et colère
b) satisfaction
5) Le pouvoir :
a) détermination
b) séduction et beauté
lundi 18 février 2019
Incipits de L'Attrape-coeurs et de Sous le règne de Bone
If you really want to hear about it,
the first thing you’ll probably want to know is where I was born,
and what my lousy childhood was like, and how my parents were occupied
and all before they had me, and all that David Copperfield kind of crap,
but I don’t feel like going into it, if you want to know the truth.
In the first place, that stuff bores me, and in the second place, my
parents would have two hemorrhages apiece if I told anything pretty
personal about them. They’re quite touchy about anything like
that, especially my father. They’re nice and all - I’m not
saying that - but they’re also touchy as hell. Besides, I’m
not going to tell you my whole goddam autobiography or anything. I’ll
just tell you about this madman stuff that happened to me last Christmas
just before I got pretty run-down and had to come out and take it easy.
I mean that’s all I told D.B. about, and he’s my brother and
all. He’s in Hollywood. That isn’t too far from this crumby
place, and he comes over and visits me practically every week end. He’s
going to drive me home when I go home next month maybe. He just got
a Jaguar. One of those little English jobs that can do around two hundred
miles an hour. It cost him damn near four thousand bucks. He’s
got a lot of dough, now. He didn’t use to. He used to be just a
regular writer, when he was home. He wrote this terrific book of short
stories, The Secret Goldfish, in case you never heard of him. The best
one in it was "The Secret Goldfish." It was about this
little kid that wouldn’t let anybody look at his goldfish because
he’d bought it with his own money. It killed me. Now he’s
out in Hollywood, D.B., being a prostitute. If there’s one thing
I hate, it’s the movies. Don’t even mention them to me.
Salinger, The Catcher in the rye, 1951.
Salinger, The Catcher in the rye, 1951.
You’ll probably think I’m making a lot of this
up just to make me sound better than I really am or smarter or even
luckier but I’m not. Besides, a lot of the things that’ve happened to me
in my life so far which I’ll get to pretty soon’ll make me sound evil
or just plain dumb or the tragic victim of circumstances. Which I know
doesn’t exactly prove I’m telling the truth but if I wanted to make
myself look better than I am or smarter or the master of my own fate so
to speak I could. The fact is the truth is more interesting than
anything I could make up and that’s why I’m telling it in the first
place.
Anyhow my life got interesting you might say the summer I
turned fourteen and was heavy into weed but I didn’t have any money to
buy it with so I started looking around the house all the time for
things I could sell but there wasn’t much. My mother who was still like
my best friend then and my stepfather Ken had this decent house that my
mother’d got in the divorce from my real father about ten years ago and
about that she just says she got a mortgage not a house and about him
she doesn’t say much at all although my grandmother does. My mom and Ken
both had these cheesy jobs and didn’t own anything you could rob at
least not without them noticing right away it was gone. Ken
worked as a maintenance man out at the airbase which is like being a
janitor only he said he was a building services technician and my mom
was a bookkeeper at the clinic which is also a nothing job looking at a computer screen all day and punching numbers into it.
Russell Banks, The Rule of Bone, 1995.
Commentaire du texte de Le Clézio (premier axe)
Première partie du développement d’un commentaire du texte
tiré de Désert de Le Clézio :
Comment la description de la vieille ville
et de ses caractéristiques se met-elle en place dans ce passage ? Trois
procédés nous semblent impliqués dans cette mise en place : la scène, le
point de vue subjectif et la gradation négative. Tout d’abord, on remarque que
ce passage n’est pas une pure description de la ville. Les éléments descriptifs
sont introduits peu à peu au fil d’une scène. En effet, le narrateur nous
raconte, au présent, une action unique et continue, la traversée d’une partie
de la ville par Lalla. Les nombreux verbes d’action dont le sujet est Lalla
(« continue à marcher », « Lalla avance », « elle
tourne », « elle s’en va vite ») nous l’indiquent. Les premiers
éléments descriptifs apparaissent à partir de la troisième phrase. Une première
partie de la description se met ainsi en place dans les phrases suivantes
jusqu’au monologue intérieur « Où aller ? ». Puis d’autres
éléments apparaissent après des verbes d’action et des expressions qui
désignent les sentiments. Dans cette suite de la description, on remarque une
toponymie (« rue des Pistoles », « traverse de la
Charité ») qui situe avec une précision réaliste la progression de
l’héroïne. Les notations descriptives sont donc dispersées dans cette scène.
D’autre part, on constate que le narrateur ne décrit que ce voit Lalla. Le
récit adopte donc un point de vue subjectif. En effet, ce qui apparaît ce sont
d’abord les « fenêtres au ras du sol » puis « les volets (…)
tirés » et les « recoins pourris au bas des murs ». On suit donc
le regard de Lalla qui se déplace le long des rues qu’elle parcourt. Plus loin
dans le texte et dans la ville, le narrateur mentionne « l’étrange dôme
rose » que Lalla aperçoit « à travers le portail de pierre
grise ». La description progresse donc dans l’espace avec le regard de
l’héroïne. Il s’agit d’une description en mouvement. Enfin, on note que les
éléments descriptifs prennent au fur et à mesure une connotation négative qui
va crescendo. Les premiers éléments descriptifs sont plutôt neutres :
« il n’y a personne dans les rues à cette heure-là ». Puis on
rencontre des figures de style qui noircissent le tableau. On pourrait parler
d’une gradation négative de la description. Cela est dû, là aussi, au point de
vue subjectif. Les sentiments de Lalla font apparaître deux champs lexicaux,
celui de la mort et celui de la prison. On remarque en effet une métaphore,
« haleine de mort », qui désigne le souffle froid des soupiraux. On
trouve également le mot « tombeau » dans une comparaison à propos du
« dôme rose ». Par ailleurs, la description insiste sur l’aspect des
fenêtres qui sont « fermées par des grillages »,
« noires », « garnies de barreaux ». Le mot
« barreau » est même répété deux fois et l’on trouve cinq occurrences
du mot « fenêtres ». Cette insistance permet de donner à la ville un
aspect de plus en plus sombre, à la fois funèbre et carcéral. En somme, nous
avons ici affaire à une description en mouvement faite d’un point de vue
subjectif selon une gradation négative qui rend la ville de plus en plus
inquiétante.
Inscription à :
Articles (Atom)