lundi 18 février 2019

Incipits de L'Attrape-coeurs et de Sous le règne de Bone

If you really want to hear about it, the first thing you’ll probably want to know is where I was born, and what my lousy childhood was like, and how my parents were occupied and all before they had me, and all that David Copperfield kind of crap, but I don’t feel like going into it, if you want to know the truth. In the first place, that stuff bores me, and in the second place, my parents would have two hemorrhages apiece if I told anything pretty personal about them. They’re quite touchy about anything like that, especially my father. They’re nice and all - I’m not saying that - but they’re also touchy as hell. Besides, I’m not going to tell you my whole goddam autobiography or anything. I’ll just tell you about this madman stuff that happened to me last Christmas just before I got pretty run-down and had to come out and take it easy. I mean that’s all I told D.B. about, and he’s my brother and all. He’s in Hollywood. That isn’t too far from this crumby place, and he comes over and visits me practically every week end. He’s going to drive me home when I go home next month maybe. He just got a Jaguar. One of those little English jobs that can do around two hundred miles an hour. It cost him damn near four thousand bucks. He’s got a lot of dough, now. He didn’t use to. He used to be just a regular writer, when he was home. He wrote this terrific book of short stories, The Secret Goldfish, in case you never heard of him. The best one in it was "The Secret Goldfish." It was about this little kid that wouldn’t let anybody look at his goldfish because he’d bought it with his own money. It killed me. Now he’s out in Hollywood, D.B., being a prostitute. If there’s one thing I hate, it’s the movies. Don’t even mention them to me.

Salinger, The Catcher in the rye, 1951.

You’ll probably think I’m making a lot of this up just to make me sound better than I really am or smarter or even luckier but I’m not. Besides, a lot of the things that’ve happened to me in my life so far which I’ll get to pretty soon’ll make me sound evil or just plain dumb or the tragic victim of circumstances. Which I know doesn’t exactly prove I’m telling the truth but if I wanted to make myself look better than I am or smarter or the master of my own fate so to speak I could. The fact is the truth is more interesting than anything I could make up and that’s why I’m telling it in the first place.

Anyhow my life got interesting you might say the summer I turned fourteen and was heavy into weed but I didn’t have any money to buy it with so I started looking around the house all the time for things I could sell but there wasn’t much. My mother who was still like my best friend then and my stepfather Ken had this decent house that my mother’d got in the divorce from my real father about ten years ago and about that she just says she got a mortgage not a house and about him she doesn’t say much at all although my grandmother does. My mom and Ken both had these cheesy jobs and didn’t own anything you could rob at least not without them noticing right away it was gone. Ken worked as a maintenance man out at the airbase which is like being a janitor only he said he was a building services technician and my mom was a bookkeeper at the clinic which is also a nothing job looking at a computer screen all day and punching numbers into it.

Russell Banks, The Rule of Bone, 1995.

Commentaire du texte de Le Clézio (premier axe)


Première partie du développement d’un commentaire du texte tiré de Désert de Le Clézio :


Comment la description de la vieille ville et de ses caractéristiques se met-elle en place dans ce passage ? Trois procédés nous semblent impliqués dans cette mise en place : la scène, le point de vue subjectif et la gradation négative. Tout d’abord, on remarque que ce passage n’est pas une pure description de la ville. Les éléments descriptifs sont introduits peu à peu au fil d’une scène. En effet, le narrateur nous raconte, au présent, une action unique et continue, la traversée d’une partie de la ville par Lalla. Les nombreux verbes d’action dont le sujet est Lalla (« continue à marcher », « Lalla avance », « elle tourne », « elle s’en va vite ») nous l’indiquent. Les premiers éléments descriptifs apparaissent à partir de la troisième phrase. Une première partie de la description se met ainsi en place dans les phrases suivantes jusqu’au monologue intérieur « Où aller ? ». Puis d’autres éléments apparaissent après des verbes d’action et des expressions qui désignent les sentiments. Dans cette suite de la description, on remarque une toponymie (« rue des Pistoles », « traverse de la Charité ») qui situe avec une précision réaliste la progression de l’héroïne. Les notations descriptives sont donc dispersées dans cette scène. D’autre part, on constate que le narrateur ne décrit que ce voit Lalla. Le récit adopte donc un point de vue subjectif. En effet, ce qui apparaît ce sont d’abord les « fenêtres au ras du sol » puis « les volets (…) tirés » et les « recoins pourris au bas des murs ». On suit donc le regard de Lalla qui se déplace le long des rues qu’elle parcourt. Plus loin dans le texte et dans la ville, le narrateur mentionne « l’étrange dôme rose » que Lalla aperçoit « à travers le portail de pierre grise ». La description progresse donc dans l’espace avec le regard de l’héroïne. Il s’agit d’une description en mouvement. Enfin, on note que les éléments descriptifs prennent au fur et à mesure une connotation négative qui va crescendo. Les premiers éléments descriptifs sont plutôt neutres : « il n’y a personne dans les rues à cette heure-là ». Puis on rencontre des figures de style qui noircissent le tableau. On pourrait parler d’une gradation négative de la description. Cela est dû, là aussi, au point de vue subjectif. Les sentiments de Lalla font apparaître deux champs lexicaux, celui de la mort et celui de la prison. On remarque en effet une métaphore, « haleine de mort », qui désigne le souffle froid des soupiraux. On trouve également le mot « tombeau » dans une comparaison à propos du « dôme rose ». Par ailleurs, la description insiste sur l’aspect des fenêtres qui sont « fermées par des grillages », « noires », « garnies de barreaux ». Le mot « barreau » est même répété deux fois et l’on trouve cinq occurrences du mot « fenêtres ». Cette insistance permet de donner à la ville un aspect de plus en plus sombre, à la fois funèbre et carcéral. En somme, nous avons ici affaire à une description en mouvement faite d’un point de vue subjectif selon une gradation négative qui rend la ville de plus en plus inquiétante.

lundi 4 février 2019

Commentaire du texte de Le Clézio :

1er axe : mise en place de la description
a) la scène
b) le point de vue subjectif
c) gradation des aspects négatifs
détail des sous parties :



1) Scène : La traversée de la vieille ville
Champ lexical du déplacement
Éléments descriptifs : rues avec chiens, fenêtres avec barreaux, volets tirés, maisons abandonnées, dôme rose.
Cette description ne nous donne pas de vue d'ensemble de la ville (seuls quelques détails) , nous avons également deux nom de rue (toponymie) « Rue des Pistoles », « Traverse de le charité ».
Ces noms donnent un effet réaliste.


2) Point de vue subjectif de Lalla :
champ de vision du personnage, description en mouvement 

3) gradation : aspects négatifs :
impression d'abandon
impression de prison
impression de mort (Comparaison : comparaison du dôme rose avec un tombeau, Métaphore : « froid de mort »)